Mental et physique

Quiconque s'attarde sur l'apparence de Dame Sarelian est forcé de constater que celle ci est pour ainsi dire superbe, arborant une certaine forme de majesté propre aux elfes de l'empire mais plus encore dispose d'un petit air que l'on pourrait qualifier assurément de stéréotypé. Et pour cause, Céleste s'inscrit en tout point au sein de l'imaginaire populaire dans les représentations que le commun des mortels se fait des paladins. Ainsi c'est tout d'abord une chevelure éclatante et rayonnante qui dévale tel une cascade de lumière son crâne, filant à toute vitesse tel les rayons du soleil le long des joues, bravant l'obstacle des épaules et ce afin de finir à peu près au niveau de la poitrine. Cependant, au delà de cette crinière, ce qui frappe tout d'abord se veut semblable en teinte tout en surprenant par ce fait. Car ce sont bien ses yeux qui arborent une couleur des pupilles dorées à souhait, et si les plus méfiants soutiennent qu'il y a anguille sous roche tandis que les exaltés et faibles d'esprits parlent d'une bénédiction divine, il apparaît évident même pour le plus simplet des hommes d'affirmer que cette teinte n'est nullement naturelle. Quoi qu'il en soit et malgré une certaine beauté vis à vis de cette particularité, le regard ne suit pas ou plus exactement est souvent vide, terne, sceptique et ce comme si la joue avait quitté l'esprit de la Dame. Cet état de fait se retrouve d'ailleurs naturellement sur le reste du faciès, un nez impérieux, des sourcils bien souvent froncés et une mine illustrant un sérieux teinté de dépit des plus déconcertants.

Quelques peu atypique dirons nous. Quoi qu'il en soit, si de loin la Paladin apparaît comme une jeune femme frêle, un aperçut plus proche permet de se détromper. En effet, si elle dispose d'une taille que l'on peut définir dans la moyenne, ce qui se dissimule sous ses atours est d'une autre catégorie pour ainsi dire que les on-dits et autres à priori des gens. Une musculature imposante qui ferait rougir le plus sauvage des Thorkhans forme ainsi son corps, résultat d'années d'entraînements intensifs qui s'accompagne aussi de son lot de cicatrices qui tel des fantômes d'un temps passé demeurent présent afin de permettre à leur détentrice de se souvenir de ses échecs comme de ses succès. Ceux ci sont présents en nombre et témoignent d'une vie d'affrontement qui ont paradoxalement grandement aidés à rendre plus forte l'intéressée. Ceci dit, et assez étonnement, il semblerait que se attributs féminins ne manquent guère non plus.

Mais n'espérez guère les apercevoir, c'est là un vain espoir car ces derniers sont systématiquement dissimulés et ce avec le plus grand soin sous plusieurs couches de bon acier. En effet, dans son domaine d'activité, les robes et les souliers ne mènent qu'à une mort preste et honteuse dès lors l'elfe ne jure que par une cuirasse forgée avec force et talent s'insérant dans un ensemble complet que l'on nomme dans le jargon "armure de plates". Des bottes au plastron en passant par les jambières et gantelets, l'on pourrait croire que la Dame se sentirait mal si elle s'éloignait trop de ces derniers. D'ailleurs des rumeurs persistantes soutiennent qu'elle serait hermétique à toute forme de soierie. Racontars de tavernes et autres billevesée car après tout, tenu par des agrafes jointes aux pièces d'épaules se trouve une superbe cape d'albâtre finement taillée auquel a été ajoutée semble-t-il quelques pans de fourrures afin de tenir chaud lors des nuits un peu trop sombre. Celle ci vole au gré du vent dans le sillage de la dame, donnant le ton de son ensemble d'acier qui tourne autour des teintes argentés et blanches avec une touche de bleutée. Enfin, cerise sur le gâteau son heaume lorsqu'il siège sur son crâne se distingue du reste qui est de fait assez humble et avares en ornements, et ce via sa forme qui a été conçu afin de portrayer les traits d'un lion via le métal et toutes les valeurs de courage qu'il peut représenter. Vous en savez désormais assez, passons à la suite...



Si l'on devait résumer en trois mots l'existence de Dame Sarelian, l'on pourrait tout à fait et ce à juste titre employer ce que l'on nomme les trois M, "Mysticisme, Miséricorde & Misère", quoi que, le troisième point n'est plus tout à fait d'actualité et ne s'applique désormais guère plus qu'à un concept défini. Quoi qu'il en soit, la Paladin et assurément quelqu'un de mystique, comment cela pourrait-il en être autrement en considérant sa relation privilégiée avec une divinité ? Nullement à dire vrai et Céleste le sait fort bien, après tout elle a décidé de placer sa foi en cette entité qui l'a choisit envers et contre toute attente alors même qu'il y avait certainement de meilleurs candidats. Mais les voix des cieux sont impénétrables après tout. Ceci dit, n'allons pas jusqu'à qualifier la Dame de fanatique ni même de zélé car en fin de compte, cette forme de mysticisme à peu de choses à voir avec la religion en tant que tel. Bien évidemment, elle est croyante, bien évidemment, elle rends grâce aux entités du Panthéon, ceci dit sa foi s'inscrit dans le valeurs et l'équilibre, le maintient de l'ordre dans un monde de plus en plus en proie à au chaos ou tout du moins à l'injustice. Point tant celles des hommes, mais celle de la destiné et des caprices de ce monde. Car si les grandes cités et le coeur du monde elfe et humain voit plus souvent les citoyens rivaliser sur divers plans en laissant sur la touche leurs adversaires d'un jour, les victimes perpétuelles se trouvent en périphérie de cette univers. Dans les campagnes, dans les bourgs reculés, sur les routes isolés et plus généralement partout où les forces armées impériales ne peuvent demeurer systématiquement.

Les monstres, créatures et autres êtres malfaisant tout droit sorti d'un imaginaire cauchemardesque sont une réalité et plus encore depuis quelques siècles désormais, car après tout la moitié du continent se nomme les Terres sombres maintenant et ce pour une bonne raison. Ces êtres là, démons, gobelins et autres bêtes immondes sont tout aussi néfaste que les brigands, voleurs et autres fols ayant soif de sang. En d'autres termes, tout ceci est aux yeux de la Dame le chaos, le désordre et c'est son devoir de tirer l'épée et lever l'égide afin de rééquilibrer une balance bien souvent trop penchée d'un côté. Vengeance & compassion ne sont alors que les deux faces d'une même pièces que l'on nomme le devoir. Car quelque chose doit être fait et c'est là la volonté de l'être dont l'elfe est l'avatar, la volonté de celle qu'elle nomme Dame Luminance en écoutant ses conseils et ses contes. Et si cela peut paraître pour de la folie aux yeux des plus sceptiques et pragmatiques, que peut-on y faire ? C'est en cela que la Dame aime se dire adepte du mysticisme.

Mais au delà de ça, ce qui fait sa force de caractère, dépassant une haine viscérale des chevaliers en bas de soie, d'un rejet maladif des ombres et d'un mépris tout prononcé vis à vis "des" choses hantant villes et campagnes, c'est sa capacité à comprendre son prochain, à faire preuve d'empathie, écoutant les malheurs et les raisons des uns sans pour autant vaciller dans son jugement. C'est sa forme de miséricorde, entendre les malheurs des uns, et compatir ou pardonner car toute âme doit disposer d'une chance de salut, même la plus détestable. Mais ne vous y trompez pas, comme dit plus haut le jugement demeure, et le pardon ne saurait pour autant permettre à un malfaisant de persister dans sa chute au sein des ténèbres. Purger le mal où qu'il se trouve et offrir son épaule aux martyrs et aux victimes, voilà en quoi s'incarne la miséricorde de la Dame. Parangon de justice certains diraient ? Peut être. Encore faudrait-il savoir de quel justice l'on parles, celle des hommes ou bien celle des cieux ?

Mais tandis que nous vous laissons méditer sur ce point, éclipsons nous vers la troisième facette de Céleste, misérable. Autrefois, seul cette description aurait été juste par ce mot uniquement de son être, abandonnée à sa naissance, son existence n'a pas toujours été des plus douces. Cependant, ce qui ne vous tue point vous rends plus fort et les résultats ont été aux rendez-vous après chaque épreuve, après chaque phase de sa vie. Toujours est-il que même si aujourd'hui l'elfe rayonne et s'est élevée bien au delà de la Fange qu'elle a connue, des vestiges de cette misère demeurent encore. De fait, les gens ne naissent nullement égaux, et chacun emprunte voie lui étant propre et définissant son futur, pour Dame Sarélian, ce fut autant la route que les armes. Jamais n'a-t-elle eut la chance d'étudier entre les murs de la prestigieuse académie d'Aelyria ni de bénéficier du tutorat d'une sommité dans les arts de l'esprit. Son mentor à elle était une âme vaillant l'ayant emmené avec lui voir le monde, mais malgré tout ce qu'il lui a apporté et transmis, il n'a jamais pu faire l'impossible et dès lors, l'elfe est demeurée toute sa vie dans une misère intellectuelle presque totale. Le savoir et nombre de connaissances théorique et considérée comme remarquables lui sont étrangères, à dire vrai, le simple fait d'écrire lui est pénible et il n'y a guère que la lecture et l'étude de certains textes sacrées qu'elle maîtrise avec un tant sois peu d'aisance sur ce plan. Son instinct et ses valeurs sont de facto son gonfalon à travers la marée d'ignorance dans laquelle elle menace de se noyer. Inutile donc de la questionner sur l'urbanisme ou la rhétorique, vous l'aurez compris, son champ d'expertise se tient dans le martial et la lutte perpétuelle contre ce qui ne saurait être toléré et cela lui convient fort bien.

Enfin, et au delà des trois "M", la Dame, bien que son regard à première vue "vide" laisse percevoir une forme de froideur, demeure tout de même bienveillante et relativement aimable. Encore une fois, l'une des deux facettes d'une même pièce, car coexiste avec ce côté lumineux et rayonnant une attitude plus sombre se révélant uniquement face au pire de ce qui peut exister en ce bas monde. Mais vous le constaterez bien assez tôt.