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Arrogante ▬ Audacieuse ▬ Fière ▬ Altruiste ▬ Talentueuse ▬ Désordonnée ▬ Intrépide ▬ Capricieuse ▬ Gourmande ▬ Dépendante ▬ Ambitieuse

L’enfance d’Irmalind a été bercée d’une douceur incomparable. Elle fut noyée sous une tendresse infinie, à ne plus savoir qu’en faire, si ce n’est soupçonner la raison. Jeune enfant, Irmalind ne pouvait qu’apprécier tout cet amour et grandir telle une petite princesse spoliée.
Derrière se cachait toutefois réellement une raison particulière à cet étalage d’affection : la demoiselle aurait dû avoir un frère, mais celui-ci était malheureusement décédé quelques années avant sa naissance. Le malheur des parents à cette perte était immense, alors ils élevaient Irmalind comme s’il s’agissait de leur premier enfant ; en lui donnant deux fois plus de tout, mais en attendant également deux fois plus d’elle.
Tous leurs espoirs reposaient alors sur les épaules frêles d’une jeune fleur, aucunement suspicieuse ou contrariée de sa situation : au contraire, elle en était devenue particulièrement arrogante. Talentueuse de naissance, tout semblait lui sourire et sa famille ne manquait pas de lui répéter à quel point elle était spéciale et se devait d’être vue comme telle.
Croiser du monde n’aida en rien à calmer son tempérament de feu - ceci ne servit qu’à lui prouver, selon elle, que sa supériorité était évidente. Le fait de ne pas avoir une fortune colossale, ou un haut statut de noble, ne la fit jamais déchanter. C’était même là un de ses objectifs principaux dans la vie : montrer au reste du monde qu’elle était faite pour les sommets.
Il n’y eut ainsi aucune surprise lorsqu’elle fut recommandée par un haut noble, ayant vu son potentiel, pour rejoindre l’académie. Il était temps pour Irmalind de débuter son ascension mondiale.

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Il est rare de voir des soldats parmi les elfes. D’ordinaire, les oreilles pointues sont cachées derrière une chevelure albâtre bien entretenue, non pas derrière un casque en ferraille. Aderyn, pour le coup, n’a ni chevelure albâtre ni considération pour le danger. A la base dorlotée et choyée par une famille aimante aux moyens aisés, elle passa les premières années de sa vie comme une petite princesse spoliée et naïve.

Elle ignorait tout du monde, si haut perchée dans sa tour d’ivoire que le malheur du reste de la population lui était inconnu. Elle pensait que, au mépris de la région, les gens vivaient confortablement, dans des conditions aussi favorables que les siennes. Qu’il n’y avait ni pauvreté, ni iniquité, ni déséquilibre.

Évidemment, lorsque fut le temps de visiter les différentes provinces pour y trouver de la misère et de la tristesse, la petite tomba de haut. Seulement, plutôt que de tourner les talons et retourner dans l’étreinte doucereuse et bourgeoise, la jeune femme décida de prendre les choses en mains.

Partant du principe qu’en sa qualité d’elfe, elle avait à sa disposition les outils nécessaires, elle se mit en tête de changer le monde, d’apporter un renouveau, de faire une différence. Immédiatement, elle commença à tourner son attention vers l’armée, dans ce qui parut être une passion aussi fulgurante que sortie de nul part.

Inquiets pour sa sécurité, ses parents virent d’un mauvais œil son élan soudain de générosité et de mansuétude à l’égard d’une population de moins en moins alerte quant à la situation elfique. Partagés entre leurs craintes de voir leur race s’éteindre ou être perpétuellement ignorée et la bienveillance de leur fille face à la pauvreté, les géniteurs durent trouver une solution.

Et c’est à l’Académie qu’ils espéraient trouver le salut. Envoyer leur enfant là-bas plutôt qu’à l’armée lui offrirait une demie-décennie pour changer d’avis et trouver un avenir moins dangereux. Dans le même temps, elle apprendrait les rouages du métier dans les meilleures conditions possibles et auprès des meilleurs enseignants possible.

Cet alignement des astres parut être la meilleure option, et ainsi, Aderyn fit son entrée dans la maison Elderia, convaincue d’y devenir une soldate d’élite qui protégerait le peuple et annihilerait le déséquilibre. Son excentricité fit d’elle une personnalité bien connue de la population elfique. Ses cheveux carmins, son air combatif, son amour de l’effort et son mépris des risques. Enfin, un elfe osait braver le danger, faire fi de sa situation précaire et s’illustrer comme une meneuse.

Si au début elle reçut quelques moqueries et sarcasmes de la part de ses compatriotes, sa bravoure et son obstination feront d’elle une figure emblématique de la race elfique. Une guide, une héroïne, le genre qui a su bousculer les codes au bon moment pour en tirer le meilleur.

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Si le statut de noyau résulte souvent en une vie tragique et instable, parfois les Dieux, dans leur infinie bonté, en font quelque chose de salvateur. C’est le cas pour Hélios. Roturier habitué à l’ardeur de la vie, à la chaleur des foyers ardents et aux froids des hivers passés sans toit, il fut affublé dès sa naissance d’une bien étrange condition.

Pour autant, ce n’est pas au plus profond de la campagne Astharienne que l’on comprend la nature magique d’une affliction du genre. Aussi, son entourage réfractaire à la magie et à ses dérives pensait simplement que le jeune garçon avait une maigre constitution, un métabolisme instable, pas qu’il était en réalité un noyau chargé d’une énergie magique si dense qu’elle en devenait ridiculement puissante et instable.

C’était pourtant le cas, et il fallut quelques longues années pour le découvrir. C’est lorsque la famille connut une période d’infortune sans pareille que le destin les plaça sur la route d’un magicien itinérant. Un guérisseur qui officiait dans une carriole, qui devint le médecin familial lorsque son prédécesseur en eut assez d’attendre des paiements qui ne viendraient de toute façon pas.

Ce “guérisseur”, que d’aucuns qualifièrent de charlatan, s’avéra être sensible à la magie, ce qui derechef lui révéla la nature bien particulière d’Hélios. Sous son conseil et grâce à beaucoup de persuasion, la famille décida de creuser la thèse “magique” et non “corporelle”. Avec les dernières piécettes disponibles, ils entreprirent un déplacement dans la province de Karnellie, où de véritables magiciens expérimentés ont pu confirmer la thèse du magus itinérant.

Hélios était un noyau, une immense réserve de magie sur patte. Le genre d’individu étant soit excessivement dangereux, soit excessivement utile, soit les deux. Après être parvenu à faire un peu de lumière sur l’étendue des pouvoirs du jeune roturier ainsi que l’urgence de son cas, il fut décidé par plusieurs magiciens - dont des magistères, d’appuyer sa candidature et de recommander son profil à l’Académie.

Quelques mois plus tard, c’était chose faite, et le jeune Hélios se présentait aux portes du Château scolaire. Lui qui n’avait jamais connu autre chose que le labeur, la poussière et l’entassement des rues prolétaires, se tenait désormais face à un bijou de civilisation, directement propulsé parmi les plus hautes instances du monde.

Tout commença à s’imbriquer pour le jeune homme, qui contrairement à la plupart des noyaux ne considéra pas sa condition comme une malédiction, puisque ladite condition venait de régler tous les problèmes financiers de sa famille. Avec un enfant au cœur de l’Académie, la vie des roturiers avait énormément changé. Un salaire leur fut versé pour compenser la perte temporaire de leur enfant, notamment.

Et ainsi le jeune Hélios commença sa vie d’adulte, s’émerveillant des différences et des infinies possibilités de ce nouvel univers. Pour lui, son avenir prit les atours d’un conte de fée, encore que la condition pour que sa famille continue à profiter de la bourse unique déversée par l’Empire était sa réussite scolaire.