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La vie de Hazeldine est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. En raison de sa condition de Béhémoth, sa mise au monde fût particulièrement difficile et éprouvante pour sa mère qui, tristement, succomba des suites d'une hémorragie. Son père ne l’a pas tenue pour responsable mais n’a jamais réellement cherché à se lier à elle, la considérant plus comme une enfant à sa charge que sa chair et son sang.

Bébé, enfant puis adolescente aux proportions inhumaines, Hazeldine s’est vite forgée une carapace pour résister aux remarques et propos désagréables lui étant quotidiennement envoyés. Si certains y voient un cadeau des dieux, beaucoup de personnes du monde rural y voient une punition divine et cherchent à tout prix à se tenir aussi éloignés que possible.

Vers la début de son adolescence, Hazeldine découvrit l’étendue de sa force lors d’un accident où l’un de ses camarade s’est retrouvé coincé sous un éboulis. En effet, si la tâche s’est avérée être d’une légèreté sans fin pour elle, la jeune fille manqua d’arracher le bras du malheureux par inadvertance. Ne faisant que disloquer son épaule.

Suite à ces événements et pendant de longues années, elle refusa d’utiliser toute forme de force, se réduisant à une simple géante fuyant le regard des gens.
Ayant eu vent de cette jeune fille et refusant de voir un tel potentiel être jeté à l’oubli, plusieurs personnes l’ont incité à rejoindre l’académie, lui promettant qu’elle ne sera jamais obligée à se battre si tel n’était pas son désir, lui offrant l’opportunité de mettre ses capacités au profit de tous, même à une échelle non militaire.

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La noblesse de Caelestis ne se contente pas de couler dans ses veines, elle semble irradier de lui en chaque instant et accompagner le moindre de ses mouvements, ou de ses actes. Il est certainement ce qui se rapproche le plus d’un « prince charmant » comme l’on en voit dans les contes de fée.

Un sourire bienveillant omniprésent sur les lèvres, adressé à tous sans distinction, il est la définition même du chevalier servant, du preux en armure brillante, du héros épousant la princesse à la fin de son aventure.

Sans doute était-il devenu ainsi suite à une enfance particulière, où il baignait dans les histoires de chevalerie, des faits d’arme de sa famille, et de la pression constante sur ses épaules. S’il peut donner l’impression de n’être que le gentil prince, prêt à donner sa vie pour quiconque, il ne faudrait pas le confondre avec un simplet.

De son éducation stricte, il en retire beaucoup de sagesse, d’impartialité et d’autorité ; Caelestis sait parfaitement comment régler un conflit, faire entendre sa voix et se faire respecter. Par le passé, il s’est beaucoup fait marcher sur les pieds de par son comportement calme, jugé jadis comme un signe de faiblesse, ainsi il aura appris à leur faire réaliser leur erreur, tout en conservant sa douceur caractéristique.

Son admission à l’académie n’a absolument pas été une surprise pour qui que ce soit, c’était une suite logique dans sa vie. En revanche, si l’on s’attend à ce que le jeune De Castel soit formé parmi les leaders de ce monde, il n’en est rien puisque ce dernier n’a aucunement l’intention de finir à la tête de quoi que ce soit.

Il n’a pas pour vocation de diriger, mais de protéger, d’assurer les arrières de ses alliés et de les aider à retourner au front. S’il était un prince, il ne serait pas le prince héritier ; mais bel et bien le prince charmant des contes de fée.

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Zethrian est celui que l’on appelle communément le “rejeton de la portée”. Réfractaire à l’autorité et incapable notoire, il impose un grand déplaisir et inconfort à son entourage, lequel est bien désemparé et à court de solutions. Le problème n’était pas tant qu’il était idiot ou dépourvu de qualité, plutôt qu’il démontrait un talent incroyable lorsqu’il était question de ne rien faire, ou de bousculer le destin pour s’en faire une excuse à la procrastination.

C’est un jeune homme qui n’aime pas être contrôlé, rechigne à voir le temps s’écouler et peine à prendre les choses au sérieux. Loin d’être un énième noble lancé dans la course effrénée de l’ambition et de la réussite, lui rêve plutôt d’une retraite anticipée et d’une vie paisible où il lui serait possible d’alterner entre dormir et faire la sieste comme seules activités.

Forcément, ses parents ne l’entendent pas de cette oreille, et étant l’héritier le plus direct de la lignée, c’est à lui que reviendrait la fortune de la maisonnée en plus du potentiel rôle ministériel occupé par sa mère. Aussi, ils décidèrent de faire un marché avec cet enfant démoniaque pour qui seul le marchandage s’avérait fonctionnel.

Obtenir un diplôme de l’Académie, montrer au monde que la famille n’était pas sur le point de s’éteindre et que le rejeton ne finira par ses jours dans un caniveau, et lors de son retour au bercail, on lui confiera un maigre territoire dans lequel il pourrait reposer derrière un régent se chargeant de la paperasse et de l’administration.

Une vie de rêve, pourvu que les apparences soient sauvées et que personne ne remette en question la légitimité de la lignée Aspentis. Offre qui fut acceptée par Zethrian, d’autant plus que ce dernier ne connaissait que le nom de l’Académie, et non sa philosophie de travail acharné et d’innombrables efforts. D’aucuns qualifieraient cette "omission" inacceptable, mais ses parents se contentent de considérer qu’ils ne font que rendre la pareille à celui qui s’est tant acharné à les tromper à de si nombreuses reprises.

C’est ainsi que Zethrian se retrouva au milieu de ce traquenard. Il doit maintenant composer avec un statut d’étudiant tenu d’obtenir son diplôme, celui de paresseux habitué à froisser les règles sans pour autant jamais pouvoir risquer l’exclusion, et celui de futur prisonnier méprisé et privé de liberté en cas d’échec.

Pour sûr, les quatre prochaines années s’annoncent compliquées pour le pauvre Frimera, mais le jeu en vaut la chandelle. Quatre ans, et la liberté absolue s’offre à lui. A moins que ?