Elle se glisse parmis les cris et les rugissements, enjambe quelques corps ensanglantés pour monter quatre à quatre les escaliers de pierre, un poignard dans une main, son épée dans l'autre. Les paroles de son géniteur, de son maître résonnent dans son esprit comme son unique chant guerrier. "C'est pour cela que tu es née." Arrivée en haut des majestueux remparts, elle esquive de justesse en glissant au sol, une hache qui lui aurait sans nul doute fendu le visage en deux. Elle frappe deux fois du poignard, une fois de l'épée, transpercçant son ennemi dans un chuintement discret. Elle reprend sa route et elle l'aperçoit, le jeune Vanya en armure brillante. Elle s'élance comme un animal, tranche un bras et se positionne entre son homologue elfe et ses assaillants. Elle dispose du premier, lui entaille la gorge sans sourciller avant de désarmer le second puis un rictus au lèvre, elle lui lance un chassé qui l'expédie par dessus la rembarde, jusqu'en bas des remparts.

"Il faut y aller." Annonçe t'elle simplement à celui qu'elle se doit de protéger.
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Sa main se referme sur le manche de la lame sacrée. Héritage de son géniteur qui n'aura pas survécu à la guerre sanglante. C'était désormais sa responsabilité que de prendre en charge sa famille. Jamais elle n'y avait songé. A dire vrai, l'idée ne l'enchante guère et elle en est persuadée, ses semblables également. Pourtant étrangement elle peut lire dans leur yeux une certaine admiration. Elle pouvait lire qu'ils la suivraient comme ils avaient suivi son père avant elle. . Parce qu'ils sont une famille. Parce que tous combattent sous la même bannière et pour le même objectif, aucun ne s'opposerait jamais à sa nominaion. Ou à celle d'un autre. Car il n'y a qu'un Ithil pour pouvoir guider les autres Ithil. Et après les derniers conflits ayant eu lieu, elle semblait la plus apte à les guider sur la voie qu'ils avaient choisi d'arpenter.
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Contemplation. Paysages désolés, corps sans vies, pourris, décomposés ou en partie dévorés. Le cataclysme a laissé sa marque sur le continent comme dans l'esprit des gens. Catastrophe tragique s'il en est, les peuples mettraient bien longtemps avant de s'en remettre. S'il ne finissaient pas tous dévorés par les monstres. Chaque jours les tas de cadavres s'amoncellent, chaque jour le champ de bataille devient un peu plus horrifique. Elle ne pouvait cependant pas s'arrêter. Le flot des créatures et sans fin et elle faisait partie des plus aptes à les repousser efficacement. Quand il ne faut pas s'en prendre à d'autres hommes.  Les beaux jours de l'Empire n'ont jamais semblé si lointains. Les années n'ont jamais semblé si longues. Et jamais elle ne s'était elle même sentie aussi proche d'un de ses monstres. Tout ce qu'elle faisait chaque jour c'était brûler, trancher, tuer. Un véritable animal. Loin des combats honorables, sale de la grande guerre.
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"Qu'est-ce que tu veux ?"
"Que tu ne fasse pas trop mal à ce jeune homme."

L'elfe qui avait poussé sa chaise jusqu'à ce que le dossier touche le mur, les pieds croisés sur la table, un verre à la main, hausse un sourcil, légèrement surprise. Elle jauge un instant le jeune homme avant de relever la tête vers l'homme qui était venu s'adresser à elle.

"Un apprenti ?"
"Tout à fait."
"Entendu."

Elle observe l'homme s'éloigner, s'adresser à son pupille l'air sévère avant que ce dernier ne s'approche d'elle, les derniers mots de son maître venant chatouiller ses oreilles pointues. Cette femme est dangereuse. Tues-là.

Elle en voyait souvent des comme ça, des élèves trop impétueux, trop assurés qui avait besoin d'être remis à leur place. Le fait qu'on vienne spécifiquement s'adresser à elle lorsqu'elle était de passage à la cité-état laissait planner le doute. Était-ce une forme de la flatterie ou la considérait-on juste bonne à décocher des droites et à se bagarrer. Aucune idée.

Sans qu'elle ne se redresse son talon va se ficher dans l'estomac de l'apprenti, lui coupant le souffle et le forçant à reculer de quelques pas. Elle se redresse et se met en garde, elle laisse volontairement sa jambe droite exposée ne sachant que trop bien qu'un élève à la tête dure se jetterai sur cette bien trop belle occasion. Et en effet quelques secondes plus tard, le louveteau feinte au buste avant de tenter de frapper du pied pour briser la rotule d'un genou qui se transforme en arme. Frappe une fois à la hanche, une nouvelle fois dans l'estomac avant qu'elle ne lui envoie un douloureux atémi dans les côtes pour finir par lui coller une manchette sur la nuque, le laissant s'effondrer au sol.

Elle ignorait quelle leçon elle venait exactement de dispenser mais cela semblait avoir convaincu le maître qui s'en venait ramasser son élève étalé sur le parvis. Un fin soupir traverse ses lèvres alors qu'elle lève les yeux vers le soleil, bien loin du front la voilà d'ailleurs attendue pour une nouvelle leçon au coeur de la prestigieuse académie d'Aelyria.