L'Académie d'Aelyria forme l'élite de la nation à un avenir radieux, et ce depuis des générations. Antre du savoir et de l'excellence, passez ses portes et embrassez votre destinée parmi les plus hautes sommités de l'Empire. Mais gare, à l'Ouest, l'ombre des Terres Sombres s'étend et menace l'Humanité. Saurez-vous vous dresser face à cet ennemi mystérieux ? Assumerez-vous la grandeur de votre nom ? Le monde pourrait bien en dépendre.
Profitant du calme ambiant et surtout du fait que nulle responsabilité ne l'attendait aujourd'hui, l'elfe avait décidé de prendre possession de l'un des terrains dédiés au combat inoccupé pour quelques heures au moins. Les yeux rivés sur les différents râteliers, elle referme ses doigts sur la poignée d'une des lames dédiées à l'entraînement. Trop lourde, émoussée. Elle se demande comment on peut ainsi former les élites de demain, avec des armes non fonctionnelles. Et les réponses des responsables ne lui offre guère satisfaction. Pourquoi éviter aux élèves les blessures alors que sur le champ de bataille, blessés, ils le seraient sûrement. Beaucoup mourrait sûrement. Une grimace à la limite du dégoût sur le visage, elle laisse l'arme tomber au sol dans un fracas métallique reflétant sa pathétique conception pour se tourner vers une arme d'Hast aussi imposante que déséquilibrée.
Quelques mouvements visant à s'échauffer les muscles alors qu'elle s'approche de l'un des mannequins destinés à recevoir les coups à la place de vrais ennemis. Une autre décision incompréhensible quand on prétend former une élite. Au delà d'apprendre à frapper de manière efficace, ils ne préparaient en rien à affronter un adversaire capable de se mouvoir et surtout de penser. Levant l'arme au dessus de sa tête elle effectue quelques rotations avant de la faire glisser au niveau de sa hanche de manière purement esthétique. Elle balaie ensuite avec force, percute la tête de bois et la propulse plus loin dans le sol sablé, levant quelques petits nuages de poussières. Elle imagine le budget conséquent dédié au simple remplacement du matériel lorsqu'il est temps comme aujourd'hui de le remplacer.
Claquant la hampe de la hallebarde sur le sol, elle passe un doigt sur la lame, suivant son tracé d'un regard inquisiteur. Jamais personne n'apprendrait à percer avec ça. Elle vient ensuite toucher la pointe qui suffirait à faire un creux dans une armure à condition d'y mettre toutes ses forces. Nouvelle grimace, elle laisse l'équipement tomber dans le sable avant de l'enjamber. Elle aurait bien plus vite fait de retourner sur le front pour se dérouiller. Si elle n'était pas tenue de rester ici pour les prochains jours.
Elle décida donc plutôt de travailler ses postures et ses coups, au moins elle n'aurait pas de doute à avoir quand à la qualité de l'équipement. Elle devrait cependant s'en remettre à elle même pour trouver ses failles et c'était sûrement bien mieux ainsi. Elle ajuste ses gantelets et commence à frapper avec hargne le buste du mannequin décapité. Les terres sombres dans la tête, comme n'importe quelle créature qui comptait s'en prendre au reste de l'empire, elle le mettrait en pièce. Genoux, poings, manchettes, les coups s'écrasent contre la surface de bois et de tissus, émettant des bruits mats et des craquements sinistres alors que la combattante ne lui laisse aucun répit.
“Success is not final, failure is not fatal: it is the courage to continue that counts.”
Basic data.
Alloy Crowmight
19 ans
Préfet Ethernia
Noyau Tellurique
3ème Année
Maison Ethernia
4ème Niveau
Feat Malenia Ithil
Still Trying.
Le regard perdu dans le vide, à travers les barreaux de cette fenêtre d’argent. Tu observais sans rien voir en dehors. Ta tête se balançant doucement de droite à gauche. De gauche à droite. Ton esprit perdu dans tes pensées. Se remémorant un avenir incertain et un passé qui l’était tout autant. Tu avais longtemps remis en question ton existence même. Persuadé que tu n’étais que le fruit d’une illusion. Par moment, tu te sentais partir. Avant d’ouvrir les yeux à nouveau.
Tu cherchais un signe, une trace de ton passage dans ce monde. Mais plus tu attendais une réponse. Plus le silence t’accueillait. Te prenant par la main. Te guidant sur ce long chemin macabre que tu ne connaissais que trop bien. Si seulement tu pouvais obtenir quelque chose. Rien qu’une. Rien qu’un sentiment. Rien qu’une émotion. De quoi te rassurer. De quoi te conforter. De quoi te sentir être.
Quoi que tu fasses. Quoi que tu tentes. Quelques soient les efforts fournis. Les larmes versées et le sang coulés. Rien ne change, rien ne changeait, rien ne changera. Tu en étais persuadé, tu le voyais, tu le vivais. Malgré tous tes efforts, malgré tes réussites, malgré ton acharnement. Malgré tes nuits blanches. Malgré tout.
Un regard en direction du soleil, qui entamait doucement son ascension. Assez pour que le matin s’achève. Assez pour que l’éclair le frappe. Telle une épiphanie. Tes yeux clignent un long moment. C’était en cette matinée que Madame Ithil t’attendait. Pour un approfondissement du combat. Notamment en mêlée, là où tu souhaitais te renforcer.
Tu te redresses, conscient que le temps ne t’attendait pas et qu’il ne l’avait jamais fait. Avant d’enfiler sans grande conviction un uniforme d’exercice. Que tu pouvais salir sans crainte. Te dirigeant d’un pas nonchalant vers le terrain d’entraînement, alors que le temps filait déjà contre toi.
Le bruit de l’acier s’entrechoquant non loin de là, te fit vite comprendre que tu étais sur la bonne voie. Elle ne t’avait pas attendu pour débuter sa propre séance. Avec un peu de chance, elle oubliera ainsi ton retard. Bien que léger, tu avais encore eu du mal à te sortir de tes pensées.
Bonjour.
Un simple mot s’échappa de tes lèvres. Un mot léger et discret. Tandis que tu patientais derrière elle, non loin de là, à peine entré sur le terrain. Tu observais du coin de l’œil les mouvements de l’elfe. Cherchant à analyser ces derniers, essayant inconsciemment de les calquer dans ton esprit, les graver dans ta mémoire. Pour les garder en tête le jour venu.
Elle frappe, toujours plus fort. Guidée par une hargne sans nom. Ce n'est pas un mannequin en bois qui se trouve en face d'elle mais bel et bien une de ces ignobles créatures. Une de celles qu'elle a juré de défaire quoi qu'il en coûte. Tant obnubilé qu'elle ne se rendit pas compte immédiatement qu'elle n'était plus seule à occuper l'espace à se tenir debout dans la poussière. Un cri bref et sonore, elle volte et écrase son talon sur le buste malmené qui éclate, laissant choir quelques résidus de bois. Un soupir lourd, elle se retourne tout en passant une main dans ses cheveux, un geste plein de désinvolture. Toisant l'élève discret qui s'était présenté sur le terrain. Elle le toise sans gêne du bout des pieds à la pointe des cheveux avant de poser son regard sur son visage lymphatique.
Elle pose ses poings fermés sur ses hanches avisant la tenue d'exercice prodiguée par l'académie. Au moins ils faisaient en sorte de ne pas trop les protéger. Cependant, pas assez usé ou abîmé à son goût, elle plisse légèrement les yeux. Avec un regard aussi lacunaire, elle ne doutait guère que ce garçon avait besoin en effet d'apprendre à combattre.
"Bonjour, Alloy Crowmight."
Un rejeton de la branche des ministres. Elle en avait vu des comme lui. Quoi que les autres avaient au moins l'arrogance qui allait avec leur nom. Lui ne semblait pas avoir autre chose que le nom. Et malheureusement pour lui, un nom de famille n'a jamais fait un homme. Bien au contraire, cela était toujours l'inverse..
D'un pas assuré, elle s'avance vers lui, porte sa main à la poignée de l'épée dépassant de ses épaules avant de la tirer de son étui. Une épée longue des plus standard, affutée. L'une de celle qu'elle utilise pour chasser et pour combattre. Et combattre, c'est bien pour cela que se garçonnet est venu là. D'un geste parfaitement maîtrisé elle fait pivoter la lame entre ses mains avant de la saisir par la lame pour en tendre la poignée au jeune homme tout en lui adressant un regard aiguisé.
"Je ne compte pas perdre mon temps à te regarder frapper des bouts de bois. Alors montre moi déjà si tu sais ce que combattre signifie."
Et elle n'avait qu'à le regarder pour savoir que ce n'était pas le cas. Elle n'avait qu'à le regarder lui comme nombre d'élèves ici pour savoir qu'aucun d'entre eux, aussi prometteur soit-il n'avait la moindre idée de ce qui les attendait au front ou même en dehors de ces murs. Aucune idée de la brutalité et de la cruauté du monde. Et une vie humaine serait-sûrement trop courte pour qu'ils puissent s'en rendre compte. Parce que beaucoup allaient mourir sans pouvoir s'en rendre compte. Mais s'il est là, c'est bien parce qu'il est prêt à ne pas faire partie de ces imbéciles sacrifiés.
Elle continue de frapper son mannequin malgré ton arrivée. A tel point que tu hésites à te laisser tomber dans un coin pour repartir dans tes rêveries. C’était l’occasion rêvé pour. T’évitais de la déranger davantage en restant dans ton coin. Et toi tu pouvais continuer à ressasser les hantises de cette matinée.
Ton temps de réflexion fut bien trop long, à tel point que sa voix te sortit à nouveau de la torpeur dans laquelle tu venais à nouveau de tomber. Tu clignes lentement des yeux, prenant petit à petit compte de la réalité qui t’entoure. Ton visage se penchant en direction de ton instructrice en entendant ton nom.
Elle réduit la distance qui vous sépare en quelques enjambés seulement. T’observant de haut en bas. Tandis que ton regard se perd à nouveau dans le vague. Tu attends la suite, patiemment ses instructions. Sans rien dire de plus. Sans rien rajouter. Enfermé dans ton mutisme. Tu restes impassible.
Tu avais de bonnes bases en escrime et pour le combat rapproché en général. Usant de ta magie pour modeler le terrain à l’envie. Tu préférais adopter une approche plus directe une fois ton piège mis en place. Alors il n’était pas rare de te voir perfectionner ton talent à l’épée. De plus, les entraînements à l’arme blanche ont toujours été une échappatoire à tes yeux. Te permettant de fuir la compagnie des autres, profitant du calme de la solitude. Un calme que tu ne connaissais que trop bien.
Tu pensais encore, naïvement, qu’à force de briller par tes résultats, aussi bien en pratique qu’en théorie. Les tiens finiraient par te reconnaître. Par enfin accepter ton existence. Un rêve d’enfant que tu portais encore sur ton dos, à bras le corps. Que tu n’avais jamais oublié ni abandonné. Bien au contraire. Il hantait encore chacune de tes journées, habitant chacune de tes nuits.
Elle lui tendit une épée. Que tu attrapas simplement, sans un mot de plus. Avant de te mettre en garde. Prêt à te jeter sur ta cible. Tu savais pertinemment qu’elle avait plus d’expériences et de forces que toi. Même avec ta magie, tes chances de victoire étaient faibles. Sans, tu ne pouvais qu’espérer un miracle.
Pourtant, cette idée ne te traversa pas l’esprit. Pas une seule fois. Tu te moquais bien de gagner cet affrontement ou non. Tu n’avais qu’une seule chose en tête. Te perfectionner, améliorer ton aptitude tout en gagnant de l’expérience. Tout entraînement était bon à prendre. Surtout avec une elfe telle qu’elle.
Qui avait l’expérience du monde en dehors de l’académie. Qui avait déjà foulé les terres sombres. Qui avait sûrement affronté des horreurs indicibles. Et ça, tu en avais plus que conscience. Alors à mesure que ta posture s’affinait. Ton regard restait concentré sur la femme en face de toi. Guettant le moindre de ses gestes, prêt à emmagasiner la moindre trace de savoir perceptible.
Tu t’élances, fendant l’air droit sur elle. Tu profites de ton agilité, bien plus confiant dans ce domaine que sur ta force. Pour asséner un rapide coup d’estoc à ton adversaire. Tu redresses inconsciemment la lame, prêt à parer la moindre riposte. Tout en glissant doucement sur le côté, enchaînant avec de multiples frappes éclair.
Faisant pleuvoir sur ton adversaire une pluie de coups. La façon la plus sure d’accabler un ennemi plus puissant et fort.
Chacun de tes muscles tendus. Tu guettais la moindre réaction de cette dernière. Souhaitant emmagasiner un maximum de savoir avant que ce combat ne s’achève. Tu étais là pour ça après tout.
Elle l'observe refermer ses doigts sur l'arme alors qu'elle même la relâche, captant dans son regard une étincelle d'assurance qu'elle n'avait guère décelé auparavant. Elle pensait qu'il se retiendrait mais au vu de son apparente attitude mais elle se trompait. Il passa à l'attaque sans attendre d'avantage un coup d'estoc sûrement mainte fois pratiqué. Et le problème venait sûrement de là. Pratiquer n'était qu'une portion de l'art dans son entièreté. Dans le temps, l'elfe effectue un simple bond sur le côté, s'écartant suffisamment pour avoir le temps de réagir à toute éventuelle attaque qui suivrait. Elle appréciait cet exercice périlleux, voire mortel qu'était d'affronter un adversaire à mains nues. Cependant, elle serait la première à le dire, si un de ces gamins idiots finissaient par la toucher alors elle méritait la mort à qui elle avait tant de fois échappé.
Multiples frappes, il tente de l'accabler, de l'empêcher de réagir, une technique honorable quand on tente de prendre l'ascendant sur un ennemi. Un digne enfant des Crowmight. Cependant, il effleurait à peine la base d'un édifice qu'elle avait déjà parcouru dans son entièreté. Dans un geste maîtrisé, se glissant comme un serpent sur son flanc, elle referme sa main sur son poignet armé, lui balaye les jambes dans le même temps avant de lui envoyer son autre poing fermé sur la pommette puis sur le nez sans retenue avant de lui reprendre l'arme qu'elle lui avait laissé seulement quelques secondes plus tôt pour venir lui tapoter le menton de la pointe.
"Je ne m'attendais pas à ça, c'est plutôt pas mal... Pour combattre avec d'autres gamins de ton âge."
Elle plisse les yeux, observe le visage qu'elle a meurtri tâchant d'analyser les ressentis qu'elle pourrait y trouver. Un léger soupir lui échappe alors qu'elle ramène le plat de sa lame pour le reposer contre sa propre épaule en hochant la tête. Cette échange lui avait permis d'avoir une idée sur son style de combat. Quelque peu similaire au sien, misant plus sur la vitesse et la souplesse que sur la force brute. Car il faut le dire, il n'est guère d'exceptionnelle carrure.
"Tu sais bouger relativement convenablement, mais tu es trop tendu, trop lisible. Un simple soldat un peu entraîné pourrait te tuer sans effort. Et j'avoue que si tu m'avais ne serait-ce qu'effleuré, j'aurais sérieusement envisagé le suicide."
Geste fluide, elle commence à faire quelques moulinets avec son épée comme un écrivain calligraphiant à l'aide de sa plus belle plume.
"Mais bouger, ça ne fait pas tout. J'aimerais savoir, pourquoi tu désires apprendre à combattre ? Qu'est-ce qui pousse un petit Crowmight à s'adresser à un simple soldat, hm ?"
Tu étais pourtant si déterminé. Bien décidé à lui faire te preuves. A cette elfe que tu ne connaissais pourtant pas. Ce n’était ni par fierté mal placé, ni par désir de la surpasser. Non. Tu voulais être à la hauteur. Tout simplement. Montrer ce dont tu étais capable. Tu avais peur de décevoir, de ne pas être digne de ce nom, qui t’étais pourtant étranger. Hanté par l’échec, tu ne voulais pas l’affronter. C’était un adversaire qui te semblait insurmontable. Inatteignable.
Mais la réalité t’a vite rattrapé. Violemment, sèchement et sans pitié. Tout comme ton instructrice. Sans même comprendre ce qu’il venait de se passer. Tu te retrouves au sol, le souffle coupé, le visage endolori. Les sens perdues dans le vague. Gardant les yeux ouverts avec difficulté.
Appréciant la compagnie du sol. Tu songes l’espace d’un instant à rester ainsi. Figé par terre. Profitant de sa douce chaleur. Tu n’aurais plus à souffrir, plus de douleur, plus de peine. Plus rien. Un vide rassurant et réconfortant. Nul besoin de se forcer à nouveau, de se tuer à la tâche. Pour qu’au final personne ne le remarque. Si tu te redressais, ce n’était qu’un destin futile et sans but qui t’attendait. Qu’une utopie irréalisable. Que tu t’obstinais bêtement à voir de tes propres yeux.
Pourtant, tu ne pouvais pas rester là. Tu ne pouvais pas baisser les bras. Tout simplement. Tu avais trop donné. Trop essayé. Trop sacrifié. Pour rester ainsi, gisant à terre. Incapable d’abandonner, tu ne saurais croiser le regard des autres, tu ne saurais exiger leur reconnaissance, si tu venais à tout perdre en cet instant. Tu t’étais relevé tout au long de ta vie, à chaque instant. Pourtant tu as longuement côtoyé les chutes et les regrets.
Tu te redresses difficilement. D’abord adoptant une position assise. Reprenant difficilement ton souffle. Grimaçant de douleur en sentant tes muscles encore endoloris par les coups. Elle n’avait pas fait dans la finesse avec toi. Avant de te redresser, tremblant comme une feuille morte une nuit d’automne. Il te faudra quelques minutes de luttes pour te tenir droit, face à elle. Une détermination sans pareille sur le visage.
Pour protéger… Tu reprends ton souffle. Quelque chose qui m’est précieux.
Tu marques une pause. Tu la dévisages, tu plonges ton regard dans le sien. Faisant preuve du peu de fierté dont tu étais capable.
Et. Pour être digne de ce nom que je porte.
Dans cette famille qui était sienne, malgré tous les coups du destin, la défaite n’était pas envisageable. Quoi qu’il arrive. Il refuse de rester par terre.
Toujours elle l'observe alors qu'il se redresse et déjà il a l'air un peu moins pathétique. Car certains n'auraient daignés se relever de peur de se prendre un nouvelle correction de la part de la gardienne. Mais lui, il le faisait. Tremblant comme un enfant de le blizzard, mais il s'était remit debout et elle attendait, calmement, qu'il reprenne ses esprits face à elle. Qu'il donne réponse à la question qu'il lui a posé. Elle peut la voir briller dans ses yeux, sa détermination alors que les siens se plissent. Parce qu'e l'envie de le frapper de nouveau lui avait traversé l'esprit, un court instant. Du déjà vu. Du recyclé. Des phrases d'enfant, des phrases qu'ils apprendraient à oublier.
"Protéger quelque chose de précieux ? Et que feras-tu si tu n'y parviens pas ? Une volonté de combattre liée à des choses éphémère est vouée à s'effondrer."
La deuxième partie de la réponse manqua de lui donner la nausée.
"Les grands de cette terre n'ont ils que des noms à léguer à leur progéniture ? Qu'est-ce que ça signifie, être digne d'un nom ? Un nom n'a jamais fait un homme mon garçon... Le contraire en revanche, est vrai. Les Crowmight ont portés leur nom jusqu'au sommet et tu voudrais faire pareil, c'est pathétique. Quoi qu'avec une vie aussi courte que la votre, ce contenter d'aussi peu ce n'est pas forcément un mal."
Elle vient se pincer l'arrête du nez, soupire, agacée par de telles futilités, par une naïveté qui dépasse de loin le sommet des plus hautes montagnes du continent.
"Si tu veux combattre, oublie les choses qui peuvent disparaître. Oublie ton nom et concentre toi d'abord sur celui que tu es et sur ce que tu veux devenir. Une fois que tu en sera là, alors peut-être tu pourras prétendre protéger quelqu'un ou quelque chose."
Nouveau soupir, elle hoche la tête, dépose de nouveau ses yeux ciel sur le visage tuméfié, opposant sa détermination à exterminer toutes les engeances de ce monde à la sienne.
"Seulement si tu décides de faire ce voyage, tu pourras prétendre être un véritable combattant."
Encore tremblant, tu sentais tes jambes manquaient de s’écrouler au moindre mouvement brusques. Tu demeurais pourtant droit. Lui faisant face avec ta détermination habituelle. Inflexible et intransigeante. Si tu manquais de tomber, elle restait fidèle à tes idéaux. Incapable de flancher. Toujours présente, quoi qu’il arrive. Tu la savais à tes côtés.
Tandis qu’elle descendait tes idéaux naïfs, tu restais debout, lui faisant face en silence. Sans rien dire. Sans la contredire. Reprenant ton calme et ton souffle.
Vous m’avez mal compris.
Mais qu’elle importance. Elle n’était pas là pour comprendre ton histoire. Et tu n’étais pas là pour la lui raconter. Non. Si tu avais rejoint ce terrain d’entraînement. C’était pour toi. Rien que pour toi. Dans ce désir égoïste de te perfectionner. De viser de nouveaux sommets. D’atteindre et de repousser sans limite ses frontières que tu t’imposes.
Alors, pour atteindre cet objectif, tu étais bien décidé à te jeter de l’inconnu s’il le fallait. A prendre des risques, aussi fou soient-ils. Pour peu que tu puisses frôler du bout des doigts, cette excellence que tellement ont cherché à atteindre sans même l’entrevoir.
Je vous suis. Dans ce voyage. Où qu’il soit. Je le ferai.
Qu’elle t’en croit capable ou n’était pas important.
Tu t’écartes légèrement, le temps de dégainer une nouvelle épée. La tenant fermement avant de lui refaire face.
Les sourcils arqués l'elfe observe le pauvre bambin, quelque peut surprise par toutes la volonté qu'il peut démontrer. Déjà sur de nombreux points, il dépasse ses attentes et ce n'est pas pour lui déplaire. Un sourire franc se dessine sur les lèvres de la gardienne alors qu'elle maintient sur lui son regard bleuté. Ravie par ce qu'elle entrevoyait là, elle ne pouvait lui refuser l'initiation. Elle ne pouvait pas l'empêcher de la suivre quand bien même sa destinée était de diriger et non de combattre. Cependant elle le sent comme un prédateur sent sa proie. Il a ce qu'il faut pour arpenter la voie. Une rire fugace lui échappe.
"Une démonstration ?"
De nouveau elle fait glisser sa main sur la hampe de l'épée dépassant de ses épaules, on regard bleu se faisant plus acéré. Car elle ne sait pas ce que c'est de combattre à la légère. Elle exulte cette soif de sang qui anime les chasseurs alors que la lame glisse hors de son fourreau pour se retrouver sur son côté, fermement tenue par sa main droite.
"J'espère que tu ne comptes pas aller en cours dans les jours qui viennent."
Dans la foulée, elle s'élance, assez parlé pour ne rien dire, elle vient abattre sur l'élève une rafale de coups, comme il l'avait fait un peu plus tôt. a la différence que chacun de ses coups bénéficiait de l'expérience accumulée avec les siècles, à la différence que chacun des coups qu'elle portait visaient à le tuer. Si elle ne prenait pas toujours soin de le percuter du plat de sa lame. Sans relâche, elle défie sa garde, le percute du genou avant de lui écraser en plein plexus solaire son poing fermé de manière bien sentie pour finalement lui balayer les jambes avec force.
"Si tu décides de me suivre, c'est ce à quoi tu devras t'attendre. Mais ne t'en fais pas, l'exigence va dans les deux sens."
Un sourire fin, presque amusé aux lèvres, elle fait rouler son arme au creux de sa main, ravi d'avoir trouvé un nouveau potentiel à exploiter. Ravie de pouvoir former à nouveau quelqu'un qui elle l'espère ne la décevra pas.
Tu avais beau te tenir droit, face à elle. L’observant avec insistance, essayant tant bien que mal de percer le moindre de ses mouvements. Le bras qui tenait la lame n’était pas aussi fier. Bien moins confiant que le reste du corps. Ce dernier avait encore bien en mémoire les assauts subis précédemment.
Le souffle régulier. Expirant avec force. Si tu n’avais ni sa force ni sa vitesse. Tu ne pouvais t’appuyer que sur ta précision. Après tout, le but de cet entraînement n’était pas de vaincre, mais de survivre. C’est ce qu’elle avait dit. Le tout était de survivre à son prochain assaut.
En parlant d’assaut, il ne tarda pas à arriver. Quoique, « les assauts » auraient été plus juste. Son flot de coup déferla sans pitié sur ta garde. Vacillante, elle tenait pourtant bon. Du mieux que tu pouvais. Tenant fermement la garde de bois. Comme si ta vie en dépendait. Ta vie en dépendait.
Il suffit d’un simple clignement. Pour que la garde se brise. Une toute petite ouverture et son enchaînement fut sans pitié. D’abord le souffle coupé court. Haletant, encore. Tu revoyais à nouveau les images du passé. Aussi vive dans ton esprit. Comme une impression de déjà-vu. Par réflexe, tu tiens fermement position, usant du peu de force restante pour tenir sur tes jambes. Mais son coup de jambe fut fatal.
Heureusement, conscient de ce qui allait arriver. D’un réflexe désespéré. Tu t’accroches à ton arme. La plantant dans le sol. Fermement suffisamment pour qu’elle retienne ton corps sur le point de goûter une fois de plus le sol de terre à tes pieds.
La respiration saccadée, le visage couvert de sueur, à bout de force. Tu te tenais triomphalement à demi hauteur. Sans toucher le sol. Une victoire factice à tes yeux, mais une victoire quand même.
Ton regard cherche à nouveau le sien. Plus déterminé que jamais, du haut de ton seul point fort. Cette volonté capable de tout surmonter.
Je ne vous décevrai pas.
Cette nouvelle lueur qui animait son regard, cette nouvelle flamme qui avait embrasé tout son corps. Brillait de plus belle.
Il était là, juste devant elle, haletant, accroché à son arme comme une petite fille avec sa poupée; mais il ne restait pas à terre. Et c'était tout à son honneur quand bien même cela ne servait à rien si ce n'est à faire étal de sa détermination quand au choix qu'il venait de faire. Un nouvel échange de regard témoignant de sa volonté au semblant inébranlable. Imperturbable, un fin sourire toujours perceptible, elle hoche la tête tout en ramenant à son étui la lame qu'elle tenait encore dans sa main quelques secondes plus tôt. Hochant la tête d'un air décidé, elle s'avance vers lui, forte de la leçon qu'elle venait de lui administrer et de cette envie de le pousser plus haut et plus loin.
"Trois ans. Chaque instant de ta vie qui ne requiert pas ta présence à l'académie m'appartient."
Elle vient glisser attraper un de ses bras pour le passer par dessus ses épaules, - le dépossédant au passage de son arme - avant de glisser l'autre sous son aisselle pour le maintenir debout et l'aider à se redresser ainsi qu'à faire quelque pas en direction des bâtiments et notamment de l'infirmerie. Il n'était pas son premier élève, pas le premier qu'elle accompagnait sur cette voie et elle en était sûre, s'il ne baissait pas les bras, elle saurait faire de lui quelqu'un de plus que capable. Quelqu'un qui comme elle, saura s'élever dans l'ombre et devenir un nom que nombre de lèvres oseront à peine murmurer sur son passage. Cependant, il était mortel, il allait donc devoir s'accrocher pour le peu de temps qu'il avait pour devenir celui qu'il devrait être.
"Je te laisse ta soirée pour que tu puisse te remettre de notre petit échauffement. Nous nous retrouverons demain matin aux aurores sur ce même terrain."
Elle le laissa ensuite aux bon soins des infirmières qui si elles tentèrent de l'interroger ne tirèrent pas grand chose de l'elfe millénaire si ce n'est qu'elle traitait son apprenti de la manière qui lui sied le mieux et que les règles de l'académie n'avait que peu à voir avec elle., qu'en cas de problèmes elle n'avait qu'à s'en remettre au rhéteur de la maison de ce garçon. Elle jeta un dernier regard au visage tuméfié du jeune homme avant de quitter la pièce, refermant la porte derrière elle. Satisfaite, elle prit la direction des grandes portes. Elle avait bien mérité de se détendre un peu.
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Mar 29 Mar - 18:32
