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L'Académie d'Aelyria forme l'élite de la nation à un avenir radieux, et ce depuis des générations. Antre du savoir et de l'excellence, passez ses portes et embrassez votre destinée parmi les plus hautes sommités de l'Empire. Mais gare, à l'Ouest, l'ombre des Terres Sombres s'étend et menace l'Humanité. Saurez-vous vous dresser face à cet ennemi mystérieux ? Assumerez-vous la grandeur de votre nom ? Le monde pourrait bien en dépendre.

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Clair de Lune ~ Loeve
Personnel
Calliandra A. Vittoria
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Calliandra A. Vittoria
Métier / Fonction : Rhéteur d'Ethernia - Prof. Stratégie / Génie Militaire
Pouvoir : Flux Sanguin
FEAT : Makima - ChainSaw Man
Messages : 58
Sam 2 Avr - 5:53

Clair de Lune

Feat. La Poupette

Les Jardins d’eau


L’étoile rouge



Lors de ces instants où la nuit recouvrait de son linceul ténébreux les reliefs de l’Académie, le Château arborait quelques allures horrifiques. Celles d’un monument esseulé perdu dans la brume et ses mystères, emmi des pins élancés et de la neige éternelle. Une ambiance propice à l’exploration et à l’adrénaline, mais aussi au recueillement et à la réflexion.

C’était ainsi qu’elle était habituée à progresser, auprès des fantômes et des murmures de jadis, estimant que cette humanité silencieuse et rémanente était bien plus élégante que celle qui prenait le pas une fois le soleil haut dans le ciel. Eclairée à la lueur d’une bougie enfermée dans un caveau de vitre carrelée, Calliandra déambulait, laissant sa carcasse se faire traîner au rythme des aléas indécis de son itinéraire.

L’insomnie la frappait, une fois encore, et plutôt que de trouver la motivation de luter contre ces cauchemars, elle alla, une fois encore, trouver refuge ailleurs. Dans les bras d’une fontaine qu’elle connaissait si bien qu’elle pourrait en dessiner les plus pointilleux contours sans jamais avoir à relever le nez.

Laissant gaiement son attention flâner le long des sentiers, elle étouffa sa culpabilité en se convaincant qu’elle ne faisait là que son devoir, que par altruisme elle veillait et patrouillait pour s’assurer de la sécurité de chacun. Il n’en était pourtant rien, car si d’altruisme la pauvrette était pourvue, c’est davantage à la lâcheté qu’elle devait ses pérégrinations.

L’air frais et les bruits de la nature détournaient son attention, épargnaient à son esprit tantôt trop méticuleux tantôt trop chaotique d’errer dans les recoins où dormait sa peine. Se refusant ainsi à ouvrir ces cicatrices qu’une décennie de déni n’avait su embaumer, la nuit n’était pour elle qu’une extension silencieuse de la journée, et non pas le point de passage vers un jour nouveau.

Sans lendemain, sans changement. Sans changement, sans amélioration. Son intellect était trop brillant pour ne pas se rendre compte que son refuge était un tombeau, elle était pour autant dépourvue de meilleures solutions.

C’est ainsi qu’au détour d’un couloir, elle traîna des pieds jusqu’aux arches donnant vers une petite cour intérieure. Le bruit de ses pas résonnant contre la pierre et se logeant dans les moindres anfractuosités, elle avançait encore et encore, à deux doigts d’ignorer le bruit de respiration qui se signalait à sa gauche.

L’élève était parfaitement immobile, tant qu’à la faveur de l’obscurité, Calliandra l’avait presque prise pour une statue. Lorsque son regard s’affirma sur sa posture et la lumière de sa lanterne sur sa tenue, elle comprit toutefois qu’elle se tenait là face à une élève, seule. Ce n’était pas commun.

Ce qui ne l’empêcha pas d’étouffer sa curiosité et de s’annoncer de sa voix contrôlée.

« Mademoiselle. » Clama-t-elle sans certitude, seulement avec l’espoir de ne pas faire erreur quant au gabarit de cette forme qu’elle pensait deviner. « J’espère pour vous que vous êtes en troisième année, autrement votre nuit va terriblement s’empirer. »

La silhouette noyée dans un écrin d’un noir profond et ses yeux mordorés fixés sur l’individu, il y avait effectivement de quoi être inquiet. Bien que Calliandra était en réalité plus diplomate de nuit que de jour, sa réputation la précédait.

« Vous n’avez rien de mieux à faire que de rêvasser ? Les portes de la bibliothèque sont encore ouvertes, des fois que l’envie de ne pas gaspiller votre temps vienne à germer. »


Calliandra A. Vittoria
Elderia
Loeve E. Löyn
Elderia
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Métier / Fonction : Élève
Pouvoir : Manteau étincelant
FEAT : Shinobu - Demon Slayer
Messages : 44
Jeu 14 Avr - 3:27


   

Clair de lune


   

Feat. Calliandra A. Vittoria


       

Another colorless night


Une nouvelle nuit sans couleur, sans saveur.

L’astre à la lueur pâle se reflétait faiblement dans le regard éteint de la demoiselle – unique lumière dans cet océan ténébreux. En solitaire parmi les arbres, Loeve était misérable d’une énième insomnie et d’un profond sentiment de vide intérieur. Plus qu’un autre jour, l’absence de son frère se faisait ressentir et le trou qui s’était creusé dans son cœur ne faisait que s’approfondir ; si d’ordinaire l’amour de son compagnon suffisait à lui faire oublier sa peine, il y avait de ces temps où ça n’avait pas de poids.
La plaie se redécouvrait comme au premier jour. Le baume appliqué par-dessus s’effaçait comme d’un mirage – comme si celui-ci n’avait jamais existé. La douleur était aussi vive que jadis et, cette simple pensée était accompagnée de bien des sentiments contradictoires. Que voulait dire « jadis » ? Où le temps était-il passé ? Son incompréhension était grandissante mais, plutôt que d’être noyée dans cette confusion, il n’y avait qu’un vide constant en son être.

Habituée à l’attente d’un sommeil se refusant à elle, Loeve n’était cependant pas une adepte de la diversion pour occuper son temps. Non, elle ne faisait que subir sa condition, comme d’une punition pour ses actes passés. N’avait-elle pas commis plusieurs fautes, ces derniers temps ? Ses écarts de conduite étaient encore bien frais dans sa mémoire. Terrorisée à l’idée de récidiver ses éclats de colère, elle préférait cette passivité.

Ainsi était le plan de sa nuit, se laissant volontiers prisonnière de ce creux intérieur, jusqu’à ce qu’une voix s’ajoute à la peinture sombre et la force à se détacher de ses propres pensées. Ne se laissant pas déstabilisée par l’arrivée soudaine, Loeve ne fit qu’écarquiller momentanément les yeux avant de faire volteface vers la voix.

Un instant d’incrédulité lui fit papillonner des yeux avant de retrouver sa langue, perdue quelque part dans ses songes. Durant ses nuits sans couleur, il ne lui arrivait que trop rarement de croiser une autre âme ; et elle aurait souhaité qu’il en reste ainsi. Nul n’avait besoin d’être présent pour assister à ses moments de faiblesse, en particulier si l’autre âme ne s’avérait pas compatissante, mais tout aussi punitive que le reste.
Ceci dit, l’esquisse d’un sourire effleura ses lippes après avoir entendu ce que le professeur avait à lui dire. Il ne semblait pas que sa soirée puisse s’empirer d’une quelconque façon, contrairement à ce que celle-ci pensait. Mais il aurait été impertinent de le souligner, alors elle n’en dit rien.

« Professeur Vittoria, » se permit-elle de saluer en premier lieu, conservant tout de même de sa politesse caractéristique, même au plus profond de la nuit noire. « Je puis vous assurer qu’en tant qu’élève suivant votre cours de génie militaire, je suis effectivement de troisième année. »

La voix douce se faisait plus faible qu’à l’accoutumée, donnant l’impression qu’elle ne désirait pas briser le calme ambiant, lorsqu’en vérité elle n’était tout bonnement pas capable d’hausser davantage le ton. Ses forces l’avaient quitté. De jeune fille polie, elle n’était en réalité qu’une coquille vide, à la flamme vacillante et le regard éteint. Les étoiles ne parvenaient pas à atteindre ses prunelles, ce soir-là.

Glissant machinalement une mèche derrière son oreille, Loeve se sentait bête face à elle. Aucun mot ne paraissait justifié sa présence, ou être adéquat à la situation, ainsi elle se retrouva à froncer simplement les sourcils d’une manière délicate, tout en fixant les souliers de l’enseignante.

« J’ai bien peur de ne faire que parasiter la bibliothèque de ma présence, » souffla la demoiselle, sachant pertinemment qu’elle ne ferait qu’y perdre son temps puisqu’elle serait bien incapable de retenir la moindre ligne. « Je réserverai mes études à mes heures plus... réveillées et, pour l’heure, je me contenterai de... »

Oui. Quelle était la suite à cette phrase ? Loeve n’en savait rien, laissant en suspens – ou terminant celle-ci d’un simple soupir, si celui-ci pouvait être ainsi qualifié. Il appartenait à ceux capables de fendre l’âme, uniquement à l’oreille d’une âme compatissante, ou d’une âme connaissant le même trouble, éprouvant des peines semblables.
Il n’y avait plus mot à dire, alors elle se contentait de secouer doucement la tête, comme pour balayer ses propos, et toute son existence avec. L’attention de Calliandra ne lui était pas méritée. Plutôt que de l’embêter inutilement de ses tourments, elle s’en retourna à la contemplation du néant qui l’habitait, les yeux tournés vers la voûte céleste, détentrice de toutes les réponses. Ou simple représentation de son ressenti.

Loeve E. Löyn
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Calliandra A. Vittoria
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Calliandra A. Vittoria
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Mar 19 Avr - 5:49

Clair de Lune

Feat. La Poupette

Les Jardins d’eau


L’étoile rouge



D’un œil expert, Calliandra affirma son regard sur la silhouette rognée par la nuit. La lueur opaline permettant d’apporter un semblant de clarté à ses contours, il lui fut possible de la reconnaître, de mettre un nom sur cet esprit vagabond soucieux de se fondre parmi les étoiles de la nuit.

Loeve. Une élève pour le moins… Anecdotique ? Elle ne lui avait jamais inspiré grande sympathie, quoique peu d’élèves pouvaient en réalité se targuer du contraire. Selon le jargon qu’elle réservait pour ses songes délicats et méprisants, cette étudiante était un Chiffre. Un objet plus qu’un sujet, du bétail plus que du berger. Le genre d’individus dont l’Académie était chaque année pourvue, des effectifs venus renflouer les rangs et combler les listes. En somme, du personnel oubliable.

L’attention de Calliandra ne s’attardait jamais sur ces gens. Elle cherchait l’excellence, ne se contentait que de la crème de la crème. Ainsi, qu’une jeune fille décide de somnoler à la belle étoile n’avait aucune importance pour elle.

Néanmoins, plutôt que de se détourner et traîner son indifférence plus loin, ses jambes demeurèrent immobiles. Droites.

Tout comme son regard. Captivé. Absolu.

« Suivez-moi. » Dit-elle simplement en agitant la main, s’assurant qu’un de ses doigts capte l’attention de l’égarée durant le processus. A peine le temps de faire retomber son bras le long de son corps que l’enseignant était déjà sur le départ, ouvrant la voie vers une destination encore inconnue.

Sans chercher à justifier son geste ou à verbaliser une quelconque intention, Calliandra s’improvisa guide d’un périple nébuleux. En s’assurant que sa cadette suive effectivement sa cadence, elle passa sous les arches et par-dessus les murets, entre les couloirs et au travers des portes.

De la pierre du plus robuste mur du château aux fortifications extérieures rendues poreuses par les pluies et les hivers, des petits bouquets de fleur déposés sur le rebord des fenêtres aux haies sculptées et soignées des jardins.

Là seulement, elle ralentit le pas et épargna un peu Loeve. Le ballet de lucioles lointaines faisant office de phare, elle traîna des pieds alors que ces derniers commencèrent à fouler l’herbe grasse et moelleuse. Dans le silence le plus complet, elle amena la flâneuse dans un genre de sanctuaire coupé du reste du monde.

Un genre de gazebo au plafond éventré pour que l’on puisse y voir les lueurs stellaires au-dessus. En son centre, une fontaine délaissée par le travail quotidien des jardiniers de l’Académie, un ouvrage en pierre recouvert de lierre, sec comme le plus aride des rocs.

En face de cette fontaine : un banc. Bien assez large pour qu’une demie-dizaine de personnes puissent s’y poser. Un banc épargné par la poussière alentour, comme si quelques incorrigibles en avaient fait leur quartier général, un endroit où il était routinier de crécher.

« Assis. » Dit finalement Calliandra, sa voix rompant le silence prolongé de cette nuit paisible. Malgré que la proposition semblât plus tenir de l’ordre que de l’invitation, elle n’élabora pas plus que nécessaire. D’un index, elle désigna le fameux banc, s’y approchant elle-même sans pour autant y prendre directement place.

Accompagnant Loeve jusqu’aux abords de la fontaine, elle étira ses bras en expirant un soupir profond. Les lèvres plissées dans un genre de moue, elle observa la jeune Elderia de haut en bas, puis de bas en haut. Si l’enseignante paraissait aussi acariâtre qu’à l’accoutumée, le regard qu’elle faisait alors peser sur la jeune élève semblait avoir changé.

Un sentiment étrange, une intuition originale.

« C’est intéressant, ce que vous avez dit. Que vous ne ‘ parasiteriez ‘ pas la bibliothèque. Quand on y réfléchit bien, c’est précisément ce que les étudiants font, parasiter un sanctuaire de savoir le temps d’absorber les nutriments nécessaires à leur réussite. Puis ils s’en désintéressent, partent et ne reviennent jamais. » Se tenant debout à la droite du banc, Calliandra joignit ses mains dans son dos, regardant fixement le lierre qui grimpait et s’entortillait autour de la flèche de la fontaine.

« Voici ma bibliothèque. » Laissa-t-elle échapper, sentant qu’il serait vain de déblatérer sur l’absence de livres, d’étagères ou de bureaux. Pour le commun des mortels, cet endroit ne serait qu’un simple bout de jardin désemparé et laissé à l’abandon. Il devait pourtant y avoir plus à y trouver. Pourquoi quelqu’un comme elle y attacherait une si grande importance, autrement ?

« Parasitez-là aussi longtemps qu’il faudra. Personne ne vous dérangera ici. » Inspirant un peu d’air frais, le professeur secoua des épaules, reprenant derechef sa contemplation du vide insondable.

Calliandra A. Vittoria
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