L'Académie d'Aelyria forme l'élite de la nation à un avenir radieux, et ce depuis des générations. Antre du savoir et de l'excellence, passez ses portes et embrassez votre destinée parmi les plus hautes sommités de l'Empire. Mais gare, à l'Ouest, l'ombre des Terres Sombres s'étend et menace l'Humanité. Saurez-vous vous dresser face à cet ennemi mystérieux ? Assumerez-vous la grandeur de votre nom ? Le monde pourrait bien en dépendre.
Depuis quelque temps, toujours dans les mêmes classes, quelque chose me chiffonnait. Sans pouvoir mettre la main dessus, j'ai donc passé mon temps à pester intérieurement tout en lançant des regards parfois un peu agacé vers mes élèves qui, à défaut de les ignorer, devaient se poser des questions sur leur futur proche. Comme si une énergie étant présente sans vraiment être écrasante. Juste.. Quelque chose qui... Pue ? Ce n'est pas vraiment ça et, pour dire vrai, la plupart du temps je n'arrive même pas à le percevoir. Néanmoins, à l'instar des dents sur une fourchette, une fois perçue, je n'arrive pas à me retirer cette sensation de l'esprit.
Mais aujourd'hui.. Aujourd'hui, les choses changent.
Alors que certains élèves me font remonter les catalyseurs utilisés lors d'une démonstration, la sensation revient. D'abord faible puis grandissante au fur et à mesure que mon esprit tente de se focaliser dessus. Plusieurs élèves ayant déjà été éliminés de la liste des suspects et désormais certains de l'avoir dans ma classe, je viens balayer celle-ci avec des yeux plisser. Profitant même du petit mouvement chaotique et de la distraction des déplacement pour ne pas avoir de nouveau l'air d'un fou furieux en quête d'une victime. Et puis, je la trouve. Non loin du bureau pour dire vrai. Même honteusement "proche". Comment est-ce que je peux m'appeler professeur de magie si je n'arrive pas à-.. M'bref. Râlant intérieurement, je viens doucement claquer dans mes mains pour attirer l'attention de mon jeune public avant de m'orner d'un sourire.
- Vu que la démonstration s'est plutôt bien déroulée, je vais vous laisser sortir en avance. Pour quelques dizaine de minute, je doute que cela soit source de problème. Evid-...
Plissant les yeux en voyant plusieurs élèves commencer à se lever, je viens sobrement relever la main du bureau de quelques centimètres. Le tissu composant leur vêtement venant à se resserrer brusquement, les forçant à se réasseoir avec une délicatesse relative.
- -..emment, je compte sur votre maturité pour ne pas hurler, crier, vociférer ou faire les idiots dans les couloirs. Profitez de ce temps de pause comme vous le désirez tant que cela est dans le calme. Vous n'avez pas envie de voir ce que je réserve à ceux qui se feront remarquer.
Relâchant ma pression sur les précipités, je laisse le léger brouhaha s'installer dans ma classe alors que les élèves essaient d'en sortir sans effectuer trop de bruit. Feignant le désintérêt et une occupation autre, je garde la jeune fille du coin de l'œil tout en jouant avec le tissu composant ses vêtements afin de la ralentir. Suffisamment pour qu'elle soit obligée de s'y reprendre à plusieurs fois pour refaire quelques nœuds mais assez subtilement pour ne pas être immédiatement accusé de tenter de déshabiller une élèves. Ce qui n'est absolument pas le cas. Alors que la salle se vide, j'en profite pour interpeller ma cible avec un sourire un peu distrait, rangeant des livres n'ayant pas besoin de l'être, juste pour prétendre être occupé à quelque chose plutôt que sur le point de sauter sur quelqu'un.
- Loeve ? Tu veux bien rester un peu s'il te plait, j'aimerai te parler.
La description de la pièce est dans le post du cours avec Prudence.
Memories are links in a golden chain that binds us until we meet again
Loeve sourit.
Le pied frappant frénétiquement le sol, elle ne saurait tolérer une seconde de plus sans son aimé auprès d’elle. Son impatience se mêle dangereusement à sa joie de le retrouver, dans quelques instants de plus. Elle n’écoutait plus – un fait étrangement fréquent, les jours suivant son habituel rendez-vous avec Dunn. Plus qu’à l’accoutumée, elle trépignait à l’idée de le revoir, même si ce n’était que pour un moment. Le simple fait d’apercevoir son visage au détour d’un couloir suffisait à la remplir de bonheur.
Seulement une journée s’était écoulée depuis que les deux tourtereaux s’étaient assis ensemble, et que ses lèvres avaient trempé dans le thé au goût spécial ; cette recette particulière qui l’avait faite tomber sous son charme et qu’il gardait secrète malgré ses supplications. Loeve ne se lassait pas de ces instants magiques passés à ses côtés.
Tout redevenait comme au premier jour.
Par manque de vigilance, la demoiselle s’apprêtait à faire la même action que l’autre élève, rapidement appréhendé par le professeur. Elle se calme aussitôt, reprenant ses esprits pour un temps et glisse ses mains ingénieusement sous ses cuisses pour s’éviter tout écart. Elle patiente, autant que son cœur tambourinant le lui permette, et ça lui est insoutenable.
Tout son être ne demande qu’à rejoindre Dunn. Ses pensées sont noyées par sa passion étouffante, sa raison s’écrase sous le poids de cet amour incroyable, tant et si bien qu’elle manque presque l’appel de l’enseignant. Ses cils papillonnent tandis que son regard trouble essaie de se focaliser sur lui ; les secondes continuent de s’écouler alors qu’elle est si loin de son compagnon, le fait que cette personne l’empêche de le voir noircit son cœur.
Ses affaires parfaitement alignées sous le bras, Loeve se lève lentement de son siège. Le monde autour lui parait flou, terriblement lent sous ses pas assourdissants, un peu plus étouffant à chaque seconde supplémentaire passée sans l’élu de son cœur auprès d’elle. La respiration forte, elle se présente à l’individu en essayant de lui offrir un sourire qu’elle veut aimable, malgré son regard fuyant constamment vers la porte de sortie.
Elle a besoin de sortir, avant qu’il ne soit trop tard. Elle a besoin de le retrouver, avant de mourir de chagrin. Elle a besoin de lui, avant que son cœur n’explose.
« Professeur, salue Loeve d’une voix chancelante. Ai-je agi d’une manière qui vous aurait déplu ? »
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Jeu 7 Avr - 1:26
